Verviers : carte de Hodimont
Projet « Hodimont en V.O. » par Des Images et Le CAP
(pointeur vers le haut pour revenir à la page)
Je travaille seul, dans une position qui est très proche de celle du photographe, c’est-à-dire une petite caméra. Je cherche toujours à ce que mon matériel tienne dans un sac à dos, qu’il soit ramené à la dimension de mon corps. C’est quelque chose qui est là, qui ne fait pas violence, qui est un peu fragile. Si on s’adresse à moi, c’est parce que je ne suis pas une menace. Je ne suis pas une institution. Dès qu’on est deux, on est une institution.
Denis GHEERBRANT, A propos de La république de Marseille, entretien réalisé par Radio Grenouille le 11 juin 2009
Rubrique Quartier de Sainte-Walburge : journal de travail
Le 25 février 2008
par Emmanuel Massart
Je me rends compte que ma question suivante laisse l’image du journaliste de terrain venu recueillir quelques témoignages brefs autour des grandes questions de société. Comment est la vie de quartier ? Le micro de Laurent et ma question jouent à plein. Elle fait un pas de côté, pose sa voix comme la porte-parole d’un comité imaginaire : - Beaucoup de drogués, l’insécurité. Je n’oserais pas sortir de chez moi, le soir. - C’est triste de déménager et d’en arriver si vite à cette conclusion. Je n’ai pas eu l’esprit de lui demander si elle avait observé ces choses concrètement. J’ai la sensation que nous jouons avec le maillot de Bel RTL, aujourd’hui.
Rubrique Quartier de Sainte-Walburge : journal de travail
Le 16 février 2008
par Emmanuel Massart
Aux escaliers de Thier Savary, les maisons mitoyennes rythment leurs briques rouges monotones jusqu’en bas. Volets baissés le plus souvent. Remontant la rue Jean Haust afin de regravir la colline jusqu’à la rue Sainte-Walburge, j’ai l’œil attiré assez vite par un terrain de mini-foot un peu en retrait de la voirie, sur un terre-plein annonçant la côte même. Pas de poésie sans terrain de foot. Et celui-ci n’a pas de lignes tracées fermement mais demeure un espace vague, râpé par les gens du coin, traces de pieds dans l’herbe disparue au devant des goals. Cela s’annonce bien.
Rubrique Quartier de Sainte-Walburge : journal de travail
Le 10 février 2008
par Emmanuelle Stekke
Les dames fuient à la vue du micro mais les hommes restent discuter. Ils sont Siciliens. Le premier est arrivé dans les années 60, accompagnant sa mère venue chercher du travail en Belgique. Le second l’a rejoint dans les années 80, d’Allemagne. Ils ne savent pas exactement de quand date l’édifice, sans doute après la guerre dira l’un d’eux. Ils l’ont toujours connu comme ça. Déjà dans les années 60, il venait jouer là avec ses copains, nous dit le premier. Le second est très troublé par l’air tracassé de la statue ornant la chapelle. Il rit doucement.
Rubrique Quartier de Sainte-Walburge : journal de travail
Le 5 février 2008
par Emmanuel Massart
En recoupant tout ce que j’ai pu entendre récemment et ce jour encore, pour beaucoup le quartier apparaît d’abord un totem réduit à ses trois manifestations principales : l’église, la place et la rue Sainte-Walburge. Nous pourrions appeler cela le triangle magique de Sainte-Walburge, laissant de côté tout ce qui n’y entre pas et d’abord, toutes ces rues qui démarrent de l’artère principale, nervures discrètes du quartier et de ses habitants. C’est là, une fois conquis par le désir de découvrir le peuple des habitants que notre travail commence véritablement.
Rubrique Le rapport de prévention générale « Paroles des jeunes »
Le 2008
par Des Images
Dans le rapport, deux, trois petites notions encore ont été pour moi source de questionnement. Je pense au bien-être. Pour nous, poursuivre le bien-être en tant qu’acteur en AMO, c’était une manière de rentrer dans une logique d’action sociale qui ne serait ni sécuritaire ni sanitaire, en se disant qu’un jeune bien dans sa peau c’est un jeune pour lequel il y a plus de chance qu’il évite un certain nombre de dérives.
Rubrique Le rapport de prévention générale « Paroles des jeunes »
Le 2008
par Des Images
Alors je les provoque. Je fais un peu du rentre-dedans pour essayer de susciter des réactions de leurs part … Ils disent : Mais enfin, vous n’allez pas nous demander de payer pour des erreurs que les adultes ont faites. Soudain, le débat se concentre parmi eux. Une fille se lève : Mais enfin, tu ne serais tout de même pas heureux d’être à la place de monsieur dans 20 ans si rien ne se passe. Bref un chahut monstre, un débat fabuleux.
Rubrique Le rapport de prévention générale « Paroles des jeunes »
Le 2008
par Des Images
Je pense que ce rapport est source de beaucoup de frustration et de beaucoup de déstabilisation. Frustration parce qu’on n’a pas l’occasion de poursuivre la démarche de réflexion avec des accélérateurs de pensée. Déstabilisation parce qu’il pointe un certain nombre de pratiques développées notamment par des AMO en disant : Attention, vous êtes peut-être à côté de la plaque. Nous sommes en train d’échanger sur un projet politique, sur un projet de société. On parle de lutte contre les inégalités, favoriser le multiculturalisme, l’intergénérationnel. Je ne suis pas sûr que les travailleurs sociaux qui sont sur le terrain ont souvent l’occasion de discuter à ce niveau des choses.
Rubrique Le rapport de prévention générale « Paroles des jeunes »
Le 2008
par Des Images
Il va falloir être provocateur et dire aux gens : Mais comment vous vous positionnez, vous, par rapport à ces notions ? Comment un directeur d’école peut, comme responsable d’une institution sur le marché de l’enseignement, d’une institution qui doit attirer un nombre d’élèves au moins aussi nombreux que l’année précédente parce qu’il y a des pressions des syndicats pour maintenir l’emploi, etc., comment un directeur d’école peut tenir un discours d’égalité au sein de son établissement alors qu’il peut faire fuir une partie de sa clientèle ?
Rubrique Le rapport de prévention générale « Paroles des jeunes »
Le 2008
par Des Images
Dans le cadre des questions posées par le rapport « Paroles des jeunes » 2007 à propos de la parole et de l’imaginaire de la jeunesse face à la société, une discussion du groupe pilotant le projet sur les perspectives à venir. Un terrain à travailler avec l’imaginaire et le récit, une volonté de se compter et d’élargir le discours pour toucher les pratiques notamment artistiques. Bref, traiter d’un état du monde avec en filigrane la possibilité que le cinéma ait quelque chose à en dire...
Rubrique Le cinéma de Paul Meyer
Le 29 novembre 2007
par Patrick Leboutte
J’ai vécu ce mercredi 21 novembre 2007, au cinéma Churchill, salle d’art et d’essai liégeoise, la séance de cinéma la plus moche de ma vie. Hommage au cinéaste Paul Meyer, mort le mois dernier, annonçait le programme. Travail de mémoire, promettait-il, en présence de ses amis, de sa compagne, de sa fille.